Les jambes se balançaient au bord du plan de travail. Les personnes s’affolaient autour d’elle. Une sucette à la cerise roulait dans sa bouche. Dans son coin, elle avait eu l’ordre de ne pas gêner et elle obéit à cette règle. Par moment, le silence régnait entre chaque prises. Les yeux de la fillette observait alors cette femme. Elle la voyait dans tous ces états. Heureuse, drôle, malhonnête, triste, meurtrie. Le charme ne la quitta pas. En y regardant de plus près les équipes de tournage, elle imprégnait ses états d’âme en cette foule de techniciens. Elle pleurait, les larmes montaient. Elle riait, les sourires apparaissaient. Cette femme était sa mère, une grande actrice de renom en Asie. La joie d’être au près d’elle lors des tournages, Min Ah ne fut jamais exclue de sa vie à cause d’un planning trop chargé. Non. Cette mère de famille faisait toujours en sorte d’être présente pour sa fille. Le chapeau d’une scène finissant sur la tête de la gamine, l’actrice semblait faire en sorte de préparer la passation du flambeau pour plus tard. Un doigt se logeait en dessous de son menton, il fallait se tenir droite. Le bout de ce même doigt aux commissures de ses lèvres, il fallait sourire mon enfant. Beaucoup s’arrêtaient et y relevaient la ressemblance mère-fille. Une fierté pour la mère et l’enthousiasme pour l’enfant, elle admirait tellement sa maman. Une fois rentrée à la maison, la porte s’ouvrit et à peine rentrée, elle appelait déjà son père en retirant ses chaussure à l’entrée. Une intrusion dans le bureau de ce dernier, elle y rencontra un homme, surement un client. Son père lui fit vite comprendre que ce n’était pas le moment. La porte se referma à quelques centimètres de son visage, son enthousiasme s’évanouit au même instant du clic dans la serrure.

Son père était un des responsables de l’une des plus grandes banques de Corée du Sud. Sa relation avec lui, Min Ah faisait toujours en sorte de pouvoir le voir et passer du temps avec lui. Les moments de pêche au bord du lac, les entrainement de ball-trap ou même, ceux au terrain de golf, elle ne les ratait jamais. Car, c’était les instants où elle ne l’avait qu’à elle, qu’importe les contraintes. Car, contrairement à sa mère, il privilégiait tout de même plus la sphère professionnelle, que celle familiale.. Ses parents s’étaient mariés non par amour, cela avait été arrangé par leurs familles respectives. Ils avaient été comme programmés pour s’aimer, fonder une famille et ils avaient obtempéré. Les principaux protagonistes ne nous disent pas, si cela avait été sans accros. Néanmoins, en présence de Min Ah, les deux adultes semblaient avoir fini par s’aimer et le destin s’y était surement mêlé en y entraînant l'amour. Lorsqu’elle en prit conscience de ces arrangements, la jeune adolescente savait qu’elle-aussi, elle devrait s’y plier. D’un coté, cela n’avait pas nui à la carrière de sa mère. Elle était toujours autant épanouie dans son domaine de prédilection. Son mari l’ayant soutenu, leurs parents n’avaient pas fait le mauvais choix pour eux. Alors, le jours de ses seize ans, Min Ah n’accueillit pas la nouvelle avec réticence. Non. Ainsi soit-il, elle s’y plia. Encore maintenant, elle ne l’a toujours pas rencontré. Elle se sait juste promise à un homme, qui imagine déjà faire des exploits dans le domaine de la justice, en devenant avocat.

Question avenir pour Min ah, c’était déjà tout tracé. Elle souhaitait devenir comme sa mère, une grande actrice. De jour en jour, se cacher derrière un personnage, enfiler un tout autre masque, s’évader et faire évader les téléspectateur, elle apprécia au fil des différents rôles à jouer. Elle débuta en s’inscrivant au club de théâtre, du collège jusqu’au lycée. La jeune étudiante y prit beaucoup de plaisir. Seulement, au lieu de compter sur la variable enfant de star, elle ne désira pas de coup-pouce de la part de sa mère. Où serait la satisfaction à utiliser cette carte ? La jeune femme veut réussir pour son talent et non, pour ses liens de parentés. Excluant les traitement de faveur, il lui arrive même de mentir sur son nom de famille et de nier toute ressemblance avec l’actrice. Néanmoins, elle reste toujours fière de sa famille. Ses liens avec sa mère sont toujours fusionnelles. Seulement, plus elle avance, plus l’envie de s’extraire de cette routine se fait ressortir. Travailler par elle-même pour avoir quelque chose, trimer, suer et ne plus entendre ; c’est facile pour toi, tu es la fille d’un tel ou/et d’une telle, Min Ah espère arracher ces étiquettes, qui lui collent à la peau depuis son enfance.


Celle qui ne se casse jamais un ongle, les autre le font pour elle. Celle qui claque des doigts, leurs souhaits en deviennent exaucés. Celle qui ne manque de rien, les autres subissent alors une simple crise à propos de la couleur de sa robe. Min Ah se mouvait dans ce décor. À ces instants, elle n’est pas actrice. Une simple spectatrice où elle avait grandi. Une Elite dont elle sut bien s’entourer. Néanmoins, plus les années passent, plus l’agacement la gagne. Loin d’être une vipère en rut, une peste sans scrupule ou encore, une fille ayant pris le melon, Min Ah se pose là, tel un cheveux sur la soupe.

Elle ne dépense que très peu l’argent de ses parents et se satisfait du nécessaire. Mature, sensible et réfléchie, elle n'agit pas souvent sous le feu de l'action et improvise peu. Les stéréotypes de l’enfant-star et ceux des riches lui collent à la peau et pourtant, elle garde la tête haute en essayant de les combattre. Elle n’a pas peur de se salir, elle se soucie peu de la marque de son sac et si celui-ci est accordé à la couleur de ses chaussures. Elle est sociable, calme et souriante avec tous. Même si relayées à l’Elite, elle perd toute crédibilité. La jeune femme vient à tenter de passer outre l’image reflétée et cherche connaître davantage la personne dans sa globalité. Jugée souvent naïve à cause de cela, elle se dit moins stupide ainsi. Cependant, trop sage et obéissante, elle n’avait jamais franchi le cap de la révolution. Tenir tête et s’imposer, rien qu’avec ses parents, Min Ah a toujours baissé la tête et dit amen.

Dans sa vie, elle analyse comme un moyen de mieux jouer un rôle. Souvent, pour mieux comprendre le rôle, elle s’approche de ceux y ressemblant. Curieuse et inquisitrice, elle en oublie parfois que cela peut lui porter préjudice. Au fond, elle rêverait d’être un tant soit peu comme ces marginaux, ces anticonformistes de la société. Vivre par elle-même, faire ses propres choix, gagner son propre argent. Seulement, dans son monde, même l'amour est programmé. Les obligations familiales la frappe toujours en pleins visage. Surement son amour pour ces derniers l’empêche d’agir.. Ou tout simplement, la trouille. Pourtant, depuis quelques jours, le ‘non’ rentre davantage en considération et les annonces de petites jobs dans les journaux viennent à être encerclées de rouge. Qui sait, une nouvelle Min Ah s’éveillera surement dans peu de temps.